Du 22 au 26 septembre 2025, l’université d’Abomey-Calavi a été le théâtre d’un colloque scientifique sur l’économie circulaire. C’était en présence des universitaires béninois ainsi que ceux venus de la sous-région.
« Économie circulaire et politiques publiques: enjeux et solutions applicables pour le développement durable », c’est le thème central qui a tenu en haleine les participants durant 05 jours d’intense travaux. Les organisateurs du 9e colloque des sciences, cultures et technologies ont concocté un riche programme. Les participants ont échangé et débattu sur les sujets tels que: l’économie circulaire au service de la construction durable: cas des blocs de terre comprimée au Bénin, État de la recherche et de la valorisation en économie, la contribution de l’économie circulaire à l’action climatique, enjeux et défis de la transition agricole globale, l’économie circulaire et le financement durable et héritage culturel en Afrique face à la problématique de l’économie circulaire.
Pour le professeur Benjamin YAO, chimie industrielle et agro-alimentaire à l’institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, « L’économie circulaire est une économie qui consiste à œuvrer et à conserver la valeur d’un produit. C’est l’économie de la valeur. En effet, quand nous considérons quelque chose comme un déchet, cette chose perd de sa valeur. Pourtant cette chose a de la valeur. L’idée ici, c’est de considérer le déchet comme une ressource valorisable et non comme quelque chose qu’on doit aller entreposer dans une décharge. En outre, l’économie circulaire constitue un marché important au plan mondial, plusieurs centaines de milliards de dollars. Alors, la transformation des déchets a un enjeu économique très important. Donc, il faut que l’économie de nos pays se dote de moyens pour aller chercher leur part dans cette économie par ses moyens financiers qui sont générés par la valorisation des déchets. Les pays comme les États-Unis, la France et Japon sont déjà engagés. Ils se dotent de lois et des directives pour pouvoir effectivement intégrer l’économie circulaire dans leurs économies. En Afrique, la Côte d’Ivoire et le Bénin sont entrain de se doter de moyens juridiques pour l’intégration de l’économie circulaire dans leurs économies. Mais, c’est encore timide, il faut que nous allons plus loin. Nous sommes un continent qui a beaucoup de ressources, mais nous exportons ces ressources. Alors que nous pouvons les transformer pour avoir plus de valeur ajoutée. C’est important que nous puissions prendre en compte ces dimensions. Et, l’économie circulaire permet effectivement de prendre cela en compte », a-t-il résumé la conférence inaugurale.
En ce qui concerne les recommandations, « Étant donné que la recherche a pour finalité, l’innovation. Nos chercheurs doivent intégrer cela dans leurs démarches. La recherche qui consiste à faire des publications et à évoluer dans leurs parcours, c’est bien. Toutefois, nous devons prendre en compte cette dimension sociale et sociétale de la recherche. Faire en sorte que la recherche puisse avoir un impact réel sur nos sociétés. Donc, nous devons aller vers l’innovation, vers une grande transformation de nos matières premières, proposer des solutions endogènes qui permette de transformer les ressources. Et la recherche peut aboutir et conduire à cela, en développant des technologies endogènes », a-t-il suggéré.