L'objet de notre étude concerne les jeux numériques utilisés pour l'enseignement. La notion de Jeu éducatif numérique (JEN), qualifiée d'oxymore par Alvarez (2007), comprend deux principaux termes. D'un côté, il y a le terme « jeu » qui fait appel au divertissement avec des propriétés qui sont "hors de la réalité et non sérieuses" comme le présente Huizinga (1952), et de l'autre, le terme « éducatif » qui appelle au développement des propriétés intellectuelles et physiques des apprenants, tel que défini par Emile Durkheim (1922). Trouver une définition aux JEN peut se révéler alors plus complexe qu'il ne le semblerait.

Depuis des décennies, plusieurs définitions ont été proposées pour tenter de conceptualiser les JEN. Alvarez (2007) fait savoir que les premières traces de jeu dans l'éducation remontent à la période de la renaissance (au début du XVI siècle) avec l'approche "Serio Ludere" qui signifie "jouer sérieusement". Le "Serio Ludere" était un mode d'expression destiné à attirer l'attention du public par le jeu ou le rire (Manning, 2004). Ce mode d'expression facilitait "la compréhension et l'assimilation des savoirs" comme le fait remarquer Léotard-Sommer (2019). Pourtant, il faut attendre l'année 1970 pour avoir une première définition concrète des jeux sérieux avec le chercheur Clark Abt dans son ouvrage "Serious Games" (Abt, 1970). Abt

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introduit la notion de Serious Games, couramment traduit en français par "jeux sérieux" (Brougère, 2012), comme des "jeux explicitement et intentionnellement à but éducatif et qui ne sont pas premièrement destinés aux divertissements" (Abt, 1970). Par cette définition, Abt fait la différence entre des jeux conçus pour le simple divertissement et des jeux conçus principalement pour l'éducation. À cette époque, l'informatique n'étant pas développée, cette définition traitait des jeux non informatiques, mais elle continue pourtant de servir de référence.

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